Un article très intéressant sur nos croyances et la propension que nous avons de croire des "fake news".
Lire l'article, interview de Raphaël Enthoven : cliquez ici
J'aborde ce sujet dans mon livre, en voici un extrait :
"Le mental est à la fois le fondement, le carburant et le produit de l’architecture de nos sociétés actuelles. La reconnaissance des individus passe principalement par le savoir, le faire, l’avoir et le paraître, ce qui échafaude et alimente un système dans lequel la consommation, la compétition, le profit et l’image sont rois. Ainsi le statut, l’utilité, l’identité, le sens – logique et rationnel – priment largement sur les aspects profonds et subtils de l’existence, sur la place et la valeur intrinsèque de l’être humain, à savoir ce qu’il Est dans son essence essentielle. Le mental étant prédominant – voir moteur – dans la façon de gérer notre vie, il court-circuite, interprète ou maquille nos ressentis pour consolider cette architecture qui donne illusoirement et plus ou moins efficacement une place, de la valeur et du sens à notre existence. L’efficacité de ce système se dégrade de plus en plus avec un nombre croissant de personnes qui n’arrivent pas à trouver leur place et qui se marginalisent (par choix ou par obligation), s’anesthésient (drogues, alcool, médicaments, addictions diverses) pour supporter l’inconfort généré par les signaux d’alarmes, ou se radicalisent en s'identifiant totalement à des croyances religieuses ou idéologiques pour donner un sens à leur vie. Ceux qui tuent au nom de Dieu tuent en réalité au nom de leur croyance en Dieu. Et c’est exactement la même choses pour ceux qui tuent au nom d’une idéologie ou de certaines valeurs – la dignité humaine, la démocratie, les droits de l’homme, la liberté... Un être humain qui, volontairement et consciemment, en tue un autre commet un acte contre-nature. Mais comment le savoir si nous ne ressentons pas et ne vivons pas ce lien avec la nature profonde de ce que nous Sommes dans notre essence ? Comment le savoir si nous nous illusionnons sur ce qu’est notre nature profonde ? La folie meurtrière, et le malaise de notre civilisation en général, est l’une des conséquences de cette déconnexion, du fait que les gens privilégient ce qu’ils croient par rapport à ce qu’ils sont."
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