Tout au long de notre vie, nous oscillons entre une dynamique de vie et une dynamique de survie. La dynamique de vie prend racine dans nos aspirations profondes, cet élan intérieur qui nous pousse à exprimer et manifester librement et authentiquement ce que nous Sommes profondément. La dynamique de survie prend racine dans nos peurs, elles-mêmes étant alimentées par nos blessures, nos croyances, nos conditionnements. Nous nous sommes construits tout d’abord au sein de notre famille en essayant d’y trouver un maximum de bienveillance et de sécurité. Puis, tout au long de notre scolarité et de notre vie professionnelle, nous avons cherché à être accepté et reconnus par nos aptitudes, nos compétences, nos succès, ou par d’autres moyens quand les résultats n’étaient pas là, comme le sens de l’humour, la gentillesse ou le charme. Nous avons grandi en nous confrontant au regard de tout cet environnement, avec les projections et les attentes des uns, les règles et les jugements des autres, tout cela dans un cadre culturel bien précis.
Dans cette construction, des bases fondamentales ont été mises en place et ont participé à nous forger un caractère, une personnalité, une identité propre. Que ces expériences aient été heureuses ou malheureuses, elles ont faits de nous ce que nous sommes aujourd’hui.
Quelle que soit notre histoire, une partie de ce conditionnement a permis à ce que nous sommes vraiment en profondeur de se manifester concrètement dans notre vie. L’interaction avec les autres et certaines constructions héritées de notre environnement nous ont permis de nous structurer et d’apprendre à vivre en collectivité sans pour autant faire obstacle à la libre expression de ce que nous Sommes.
Mais d’autres constructions que nous impose notre environnement ne favorisent pas l’expression et la manifestation de notre Être essentiel. Autrement dit, une partie de notre conditionnement va empêcher ce que nous sommes en profondeur de s’extérioriser, de se manifester dans notre réalité. Nous nous retrouvons alors tiraillés entre le fait de vivre ce que nous ressentons au fond de nous-même et la nécessité de nous adapter et de survivre dans un milieu qui nous interdit de développer certaines facettes de nous-même. Ainsi, une partie de ce qui nous est imposé par la famille, la société, la culture, les traditions, la religion… est à l’origine de réelles souffrances lorsque cela coupe court à des aspirations de notre Être essentiel, et certains événements ont provoqué de profondes blessures lorsqu’ils ont constitué un déni de ce que nous Sommes.
Ces peurs et ces conditionnements participent à la construction de notre système de croyances – de notre vision de nous-même et du monde qui nous entoure – qui nous permet de donner du sens à notre existence et à la place que nous avons dans le monde.
Plus nous nous identifions à notre système de croyances, plus nous sommes enclin à le défendre lorsqu’un événement ou quelqu’un vient le remettre en question. L’identification à nos croyances peut être tellement forte que certains sont prêts à mourir pour elles ou à tuer pour qu’elles soient respectées.
Nos croyances sont dangereuses, elles peuvent nous mener aux pires folies (massacres, génocides, attentats-suicides…) lorsqu’elles nous amènent à penser que la vie sera plus belle si nous éliminons celui qui ne partage pas les mêmes idées que nous. À la base, il y a toujours un système de croyances qui, riche de beaux principes et de belles valeurs va, dans une dynamique protectionniste, nous déconnecter totalement de notre essence, de la vie. Ainsi des guerres et des massacres sont-ils justifiés au nom de la dignité humaine, des droits de l’homme, de la paix… quel non-sens !
Par conséquent, en fonction de notre environnement, de nos blessures, de nos peurs et de nos conditionnements, la palette des protections que nous adoptons peut être très large. Il se dégage cependant deux tendances fortes dans nos stratégies de survie : se construire dans le sens de nos blessures et de nos conditionnements ou en réaction contre eux. Dans les deux cas, les peurs nous amènent à adopter des stratégies et des comportements qui nous font mettre des masques vis-à-vis du monde extérieur, qui nous amènent à montrer et à être une personne que nous ne sommes pas. C’est là une des principales causes de notre désalignement avec notre Être essentiel. Nous amorçons alors un mouvement qui nous éloigne de notre essence, qui nous déconnecte de notre Être.
Ces protections que nous avons érigées entre nous et le monde extérieur, nous les avons assimilées et elles s’activent la plupart du temps sans même que nous en ayons conscience. Faute d’avoir pu être connecté à notre essence, elles nous ont permis de donner du sens à notre existence et elles sont devenues comme une seconde peau. Elles conditionnent notre manière de fonctionner, notre manière d’être. À tel point, que nous avons parfois le plus grand mal à distinguer ce qui relève de ce que nous sommes vraiment et ce qui relève de l’activation d’une de nos protections, tant l’identification aux masques que nous présentons est grande. Ainsi, de manière automatique et sans que nous nous en rendions compte, nos protections vont orienter de façon insidieuse tout au long de la journée nos pensées, nos actes, nos paroles, et de façon manifeste à chaque fois que nous vivons un événement susceptible de réveiller nos peurs et les douleurs de nos blessures profondes.
C’est par la présence à ce que nous sommes en train de vivre à chaque instant qu’il nous est possible de faire la distinction entre ce qui relève de mécanismes de protections et ce qui relève d’aspirations profondes, entre la dynamique de vie et la dynamique de survie.
Comment passer de l’une à l’autre ? C’est ce que je développe en détail dans mon livre Lâcher prise, comment se reconnecter à soi-même.
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